Eh ben , je m'aperçois que j'ai quasiment déja tout oublié du truc , dites donc ! Par parenthèses , le truc de la suffragette est aussi utilisé dans la dernière adaptation des souvenirs d'enfance de Pagnol ( le temps des secrets ) - et c'est une pure invention du réalisateur qui veut ainsi moderniser à tout prix la prose de l'écrivain marseillais . Mais je m'égare . Enola donc . Ben j'y ai vu parfois des fulgurances à la Harry Dickson, moi . Le comble pour une production inspirée de l'oeuvre de Conan Doyle .
Curieusement, je m'aperçois n'avoir posté de commentaires qu'AVANT d'avoir vu le film !!!! Donc, j'ai jamais donné mon avis. Le film, selon moi, ne vaut pas d'en faire une tartine... me v'là donc en style télégraphique: mise en scène tout juste passable, digne d'un téléfilm, sans le moindre éclat. Honnête sans plus. Oubliable. Henry Cavill prometteur en Holmes à la fois sensible et acéré (on voudrait le voir dans un film entièrement consacré à SH). Mycroft totalement caricatural en tant que pur symbole antiféministe ( nul doute que le Mycroft canonique l'était sûrement, comme tout "l'establishment" de l'époque. mais, de là à lui ôter toute caractéristique personnelle pour en faire une sorte de "bogeyman" dont la seule utilité scénaristique est d'effrayer sa petite soeur, y'a de la marge !) Enola? L'actrice y croit et tente de porter le film sur ses épaules. Non ! Elle ne tente pas: elle y parvient parce qu'elle n'a pas le choix. Autant Helena Bonham-Carter est clairement venue cachetonner et aurait aussi bien (ou mal) joué une matrone réac qu'une égérie féministe, autant Millie Bobby Brown, qui n'a, forcément, pas la même carrière semble croire au message du film en mode "total premier degré". Sa façon (pourtant vite agaçante) de briser continuellement le quatrième mur (même si c'est une décision du scénariste) possède l'avantage de nous faire comprendre que nous suivons toute l'intrigue à travers son regard d'adolescente idéaliste. C'était la seule façon de faire avaler l'énormité du truc (si je puis me permettre) ! Sherlock et Mycroft, élevés par la même mère (allez, on peut supposer que c'est la faute du père) sont devenus des trous de cul hyper conservateurs (avec des doutes dans le cas de Sherlock et une gourmandise sadique dans le cas de Mycroft) tandis que la "petite" était la seule à comprendre ce que leur mère leur offrait en tant que liberté d'esprit et "de corps" ? Idéalisation et caricature du monde par Enola ! Idéalisation qui est la seule explication au fait qu'elle découvre des échos de ce que sa mère prône (réellement ou à travers les fantasmes d'Enola) dans le monde réel... des échos dans le monde réel !!! Une femme de couleur qui, au sein de l'époque victorienne, dirige des cours d'arts martiaux ??? Un inspecteur de Scotland Yard issu des "colonies" ???? Le tout sans la moindre explication d'un "cas de figure" qui, pour peu crédible soit-il, aurait du moins le mérite d'une vague tentative destinée à rejoindre, vaille que vaille, la réalité historique. Non, aussi agaçant que soit le procédé cinématographique , la brisure du quatrième mur (et l'actrice le comprend, le vit, c'est évident et c'est en cela qu'elle porte le film) est, paradoxalement, la seule chose logique à laquelle se raccrocher en tant que spectateur. Clin d'oeil permanant d'Enola qui pourrait aussi bien nous dire: "Eh, c'est moi qui raconte ! Si je veux que Lestrade soit Indien, si je veux que mes cours d'arts martiaux m'aient été donnés par une femme, si je veux que ma mère soit une suffragette à la puissance mille, une experte dans le maniement des armes et les énigmes résolues en trois secondes par le spectateur, si je veux... si je veux... ben je raconte ce qui me plait, comme ça me plait... c'est mon histoire et vous la gobez ou pas !"
Le week-end étant là, je vais me lancer sur la piste des soeurs de Sherlock Holmes (allez, demain !) ... et regarder finalement "Enola Holmes" ! Ceci dit, c'est moi ou il y a une espèce d' "Enolamania" en ce moment ? Je vois qu'elle est aussi la vedette d'une comédie musicale et, sur FB, je suis carrément tombé sur un post, avec photo, de quelqu'un qui a confectionné une tarte (ou un gâteau, sais plus) identique à celle qui, manifestement, apparait dans le film ! 🙄
Ce serait si simple si, comme dans F.R.I.E.N.D.S, Holmes cassait la gueule à Watson parce que, bourré, ce dernier ne se rappellerait plus laquelle des soeurs Holmes il a peloté dans le placard. :-) Mais restons sérieux.... enfin, pas trop. :-) D'ailleurs, Joey ne casse pas vraiment la figure de Chandler, il lâche sur lui sa redoutable soeur Cookie. :-)
Quant à la version originale, j'en étais sûr, oeuf corse, vu que la plupart des éléments des différentes traductions sont faussés et qu'aucune étude sérieuse ne peut se baser dessus :-) Holmes, comme Joey Tribianni, aurait donc (peut-être) plusieurs soeurs ! Eh oui, je l'eus cru dans la mesure où, avec le canon, tout est possible. Reste à trouver les deux passages. :-)
Allez, j'avoue lâchement (bouh, je suis vilain !) que je ne détesterais pas une chtite indication pour savoir dans "quel périmètre du canon" chercher. :-) Yep, je suis un petit joueur, re bouhhhhhhhhhhhhhhh ! :-)
Je pense avoir une bonne théorie, établie sur des éléments visibles et validés par un des meilleurs spécialistes américains. Tu peux donc commander des moules & des frites mayo pour ce soir. Je vous laisse le temps de faire une recherche et, dès que vous le souhaitez, je mets un terme aux investigations en dévoilant les indices. On croit avoir fait le tour de notre Canon et on se trompe, fort heureusement. Quand y en a plus, y en a encore...
Après cette entrée en matière, Old Chap , je mange ma chaussure gauche si tu n'as pas des éléments démontrant (même de façon capillotractée) l'éventuelle existence d'une soeur canonique. :-) Je ménerai ma petite enquête mais, hélas, du fait de l'école, pas avant ce weekend. :-)
Exact. Mais dans le Canon, y a-t-il une mention qui permettrait d'envisager l'existence d'une sœur ? Si Gatiss & Moffat ont mis en scène leur "Eurus", est-ce une pure invention, une fantaisie ou une preuve de plus qu'ils sont de vrais holmésiens ?
D'accord. La vue du début avec Enola "me age 0" et "1884" indique donc l'année de l'action. Cela est confirmé par le journal que lit Sherlock. Donc effectivement si Enola a 16 ans c'est qu'elle est née début 1868, ou à la rigueur fin 1867. Et cette année là SH a 30 ans.
Mais pourquoi les scénaristes compliquent-ils les choses et ne s'en tiennent-ils pas à ce qui est dans le roman qu'ils adaptent ?... Peut-être parce que l'année 1888 du roman est déjà bien chargée pour Holmes et que ça ne leur convenait pas d'avoir une Enola de 14 ans ?...
Je sais que c'est capillotracté (et en plus, je ne peux que me baser sur la photo postée ci-dessus par Thierry) mais, simple question : est ce qu'il est clairement établi dans le générique qu' Enola serait née en 1884 ? Parce que, vu la photo, 1884 pourrait-être l'année durant laquelle elle aurait, à dix ans, fait ce dessin d'elle en bébé. J'avoue ne pas y croire moi-même, mais bon...
De toute façon, ça ne résoudrait pas le problème des illus de Paget.
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Membre inconnu
25 sept. 2020
Premières impressions : on dirait du Dickens.
Mieux , on dirait un épisode de Dr Who Victorien...
Superbe reconstitution de Londres, mais bon l'intrigue - jusqu'à présent- est un peu cousue de fil blanc...
Ce qui est rigolo, c'est de repérer les allusions à Conan Doyle au gré des séquences ( y'en a pas des masses, au final, d'ailleurs , ce qui m'a un peu chagriné ) .
Par contre question rythme, c'est plutôt pépère ( voire longuet ) - vu qu'il ne se passe pas grand-chose en terme de péripéties, tout l'intérêt repose sur le jeu des acteurs.
La pétillante Millie Bobby Brown s'en sort bien dans le rôle titre, avec ses apartés adressés directement au spectateur et Henri Cavill compose un honnête Sherlock. Les afficionados de Torchwood noteront la présence remarquée de Burn Gorman en gros méchant dans l'histoire ( enfin, autre problème , sa motivation exacte ? C'est bien joli d'en vouloir à l'héroïne mais faudrait étayer un peu .
En résumé, on reste un peu sur sa faim question solidité du script, qui s'apparenterait plutôt en fait à celui d'un épisode Pilote d'exposition d'une série télé .
Coucou à tous,Après réflexion, je pense qu'il y a anguille sous roche et que nous sommes bien en 1890 et pas en 1900. Dans le roman Enola est bien née en 1874, ce qui colle avec l'automobile Benz (modèle de 1888). Après quelques recherches, en 1900 les automobiles passent à quatre roues et plus confortables . Donc, je pense qu'il y a bien une grosse erreur dans le générique qui présente l'année de naissance en 1884. Donc, tu as raison Thierry ;-)
Idem pour 1890 puisque les premières illustrations de Paget datent de 1891. Mais vous allez rire... On ne peut même pas accepter 1900, car on voit une version d'une illustration du Cycliste solitaire dont l'originale n'a pas été publiée avant janvier ... 1904 !https://www.arthur-conan-doyle.com/index.php/The_Adventure_of_the_Solitary_Cyclist
Si l'action se déroule après janvier 1904, Holmes est, ou ne va pas tarder à être, un retraité (il ferme sa boutique début 1904). Ceci expliquerait pourquoi on ne voit pas Watson qui ne fait plus partie de son quotidien. Holmes serait ainsi déjà retiré dans sa ferme du Sussex... L'eusses-tu cru ?Quant à Mycroft, bravo le régime amaigrissant...
Je n'a vu que la bande annonce mas j'incline à pencher aussi pour 1900 puisqu'Enola évoque son frère comme une sorte de de légende (Holmes n'était pas vraiment une légende en 1884 puisque Watson n'avait pas encore entrepris le récit de ses aventures). Et de plus, on y voit des illustrations de Sidney Paget (trafiquées avec la tête de Cavill) ce qui n'est pas possible en 1884.
Bien vu ! Les frères Holmes sont donc bien conservés pour leur âge. Et je ne parle pas de leur maman... Je vais sans doute creuser ce sujet, quand j'aurai un peu de temps libre.
Bon, je pense que j'ai trouvé.Il s'agit d'une automobile tricyle Benz Patent Motorwagen de 1886 modifiée en 1888 et fabriquée en 25 exemplaires à l'époque dont il existe une réplique à Londres. Donc, la confirmation de l'été 1900 est probable.
Coucou, Pour moi on est en 1900, puisque effectivement l'image du générique montre 1884 et on apprend qu'Enola vient de fêter ses 16 ans. Mais à vérifier sur le romande Nancy Springer. Autre indice à vérifier, l'automobile utilisée par Fiona Shaw qui permet d'avoir plus de justesse sur l'année. Pour moi, il s'agit d'un tricycle à moteur De Dion Bouton (ce qui nous place encore une fois en 1900 car c'est un des modèles les plus vendus à l'époque). Maintenant, pour les besoins de la production, ils ont peut-être construit spécifiquement l'engin pour les besoins du film. Une affaire à suivre...
Je me pose une question : l'action du film se déroule en quelle année ? Si Enola (celle des livres) est née en 1874, elle fête ses seize ans en 1890. Donc le film se déroule en 1890. Mais je lis ici ou là qu'il se passe en 1884, ou en 1900, etc. On a le choix...
PS: en revanche, j'ai lu les romans et, honnêtement, je ne suis pas fan: d'après la bande annonce, le film a l'air plus jouissif et drôle. Le premier volume est relativement plaisant à lire mais les suivants deviennent très répétitifs (déjà, le simple fait qu'Enola se spécialise dans les affaires de disparitions... après la quatrième ou cinquième disparition, ça manque un peu de variété). Là, dessus, je vais essayer de voir le film asap et je donnerai mon petit navis qui navigue, ohé, ohé. :-)
Eh ben voilà qui donne envie, Daniel :-) . Perso, j'ai pas encore vu le film: j'avais pensé m'abonner à Netflix rien que pour ça (vraiment !) et puis, bon, rentrée des classes, rush de septembre et le temps a passé si vite que le 23 est arrivé avant que je ne dégaine. En revanche, je suis tombé sur cette critique à chaud qui me semble solidement étayée (même si je ne suis pas d'accord quant aux quelques mots - à titre comparatif- concernant les films de Guy Ritchie) :-)
Coucou Thierry,J'espère ne pas être trop enthousiaste avec le film.
Toujours un peu d'appréhension lorsque qu'une nouvelle adaptation d'un roman de l'univers de Sherlock Holmes fait son apparition. Mais là, j'avoue que c'est particulièrement réussi. La bande annonce avait déjà tous les ingrédients qui pouvaient faire pencher la balance dans le sens d'une excellente adaptation. Humour, réflexion, enquête, action, rien ne manquait, mais le seul moyen de se rendre compte de l'oeuvre est de l'avoir en entier devant les yeux et les oreilles.
Maintenant, c'est fait, et les premières impressions n'ont été que réconfortées, voir être au delà que ce qu'on pouvait imaginer.
Je vais essayer de les passer en revue (et j'en oublie surement).
L'univers Victorien : les décors et les costumes sont tout simplement magnifiques et nous plongent dans cet univers si particulier aux romans de Conan Doyle (n'oublions pas que réaliser une adaptation de Sherlock Holmes dans l'époque victorienne est loin d'être le choix de tous les réalisateurs). Ici, tout colle parfaitement, et les effets spéciaux qui permettent de nous replonger dans le Londres victorien sont sublimes et réalistes à souhait. Pour moi, plusieurs scènes sont particulièrement réussies, les plans comportant calèches et transports en commun de l'époque, les docks de Londres et les intérieurs. Un petit clin d'oeil à la scène où Enola rencontre Lord Tewkesbury (joué par Louis Partridge) dans le wagon, un plan qui est calqué sur les illustrations de Sidney Paget du Strand (et ce n'est pas la seule référence aux illustrations. Comme dirait Holmes, il faut bien observer).
Les acteurs : Millie Bobby Brown crève l'écran (au sens propre comme au figuré, on en reparle après), son humour, ses répliques font mouche à chaque fois et je mettrai à son niveau les deux autres rôles féminin du film, Helena Bohnam Carter et Fiona Shaw (en vrai, tous les rôles féminin du film sont joués à la perfection et des rôles forts), ce qui renforce encore plus le côté avant-gardiste du film par rapport à l'époque où se déroule l'action et notre époque. Quand aux rôles masculin, ils sont en parfaitement gérés en retrait, non pas dans le jeu mais dans leur présence (et toujours l'excellent Burn Gorman qui me replonge à chaque fois dans la série "Torchwood"). Car oui, ce film n'est pas là pour mettre en avant les frères Holmes mais bien leur soeur cadette Enola.
Le scénario : difficile de juger de l'adaptation par rapport au roman que je n'ai pas lu (mais ce sera corrigé dans les jours qui viennent). Le scénariste anglais Jack Thorne est un spécialiste des séries TV, et il a réussi le pari d'un script réussi, un très bon équilibre entre les deux enquêtes du film qui fait la part belle aux dialogues (même si je sais que beaucoup de gens vont trouver ça trop verbeux). Et là, vous allez me dire qu'il y va un peu fort sur le 4eme mur (action d'un personnage qui interpèle directement le spectateur). Et bien, non. Avez-vous remarqué qu'il manque un personnage essentiel à une aventure de Holmes... et oui, il s'agit bien du Dr Watson. Mais là vous faites fausse route, car Enola, c'est Holmes (dans le rôle du détective) et celui du narrateur en brisant le 4eme mur (dans celui de Watson qui est le biographe de Holmes). Avec son jeu, Enola est l'incarnation des deux rôles (et pour ceux que ça dérange, n'oublions pas qu'un autre détective a eu recours à ce principe, c'est le personnage de Thomas Magnum dans la série des années 80). Quant à ceux qui jugent le scénario trop faible et bien je dirai comme Holmes, c'est la différence entre regarder et observer.
La réalisation :c'est peut-être là que je mettrai quelques réserves, mais juste mineures. Il y a des ruptures de rythme qui sont un peu trop marquées (mais il faut bien des respirations), car les scènes d'actions sont efficaces, haletantes, gérées avec brio et particulièrement réussies (il y a du Guy Ritchie dans l'esprit de certaines scènes). La photo est belle, aussi bien Londres, les intérieurs des demeures, la campagne anglaise, et la réalisation évite un étalonnage souvent trop marqué (couleurs fades, éclairages en demi-teinte) dans les productions sur des films d'époque.
Sherlock Holmes : Bon, il faut le rappeler, ce n'est pas un film sur Sherlock Holmes, mais bien sur Enola, sa soeur cadette, donc, on évite tous les discours qui tourne autour du personnage du 221B Baker Street. C'est Enola qui est au centre de l'intrigue. Et tout le propos du film met très bien en focus cette mise en avant du propos féministe du film. Les deux frères Holmes sont élevés par leur père, ce qui fait d'eux des purs produits de la société victorienne, régissant à la perfection aux codes de la société. Enola est élevée par sa mère, ce qui en fait une femme libre et indépendante. Une parfaite dichotomie d'une fin de règne de la reine Victoria (puisque nous sommes dans le film vers 1900 - 1884 année de naissance d'Enola + âge de 16 ans dans le film). Les références à ce monde en pleine mutation sont nombreuses. C'est Fiona Shaw, un personnage féminin qui conduit le seul véhicule automobile du film. C'est Susan Wokoma qui est la professeur d'arts martiaux. C'est Frances de la Tour qui veut nettoyer le côté "mâle" de la famille à coup de fusil, et la liste est encore longue. L'éducation d'Enola par sa mère en fera un Holmes aussi puissant que ses deux frères.
Quant aux références aux romans de Conan Doyle, elles sont nombreuses et il faudra plus d'une vision du film pour toutes les voir (avez-vous remarqué ce buste de Napoléon dans la maison des Holmes, référence à la nouvelle "Les six Napoléons" ?). Les nombreux déguisements d'Enola (une des caractéristiques de Sherlock pour mener ses enquêtes), les scènes de combat en référence au Bartitsu (art martial pratiqué par Sherlock). Nous sommes bien dans un univers Holmésien même si ce n'est pas Sherlock qui au centre du propos (n'oublions pas que les premières adaptations en rôle féminin du personnage de Sherlock dans les films datent des années 1930).
Pour moi, ce film est une réussite qui ravira les holmésiens que nous sommes même si c'est une femme qui vole la vedette à Sherlock Holmes dans le film.
Merci Daniel, je partage ton avis. Je trouve très réussis les décors et les clins d'œil à Conan Doyle et j'ai apprécié l'argument féministe bien présent mais subtil : on reste bien dans l'époque victorienne.
Je trouve l'ensemble enlevé, soigné et sans prétention, bref, un très bon moment.
Eh ben , je m'aperçois que j'ai quasiment déja tout oublié du truc , dites donc ! Par parenthèses , le truc de la suffragette est aussi utilisé dans la dernière adaptation des souvenirs d'enfance de Pagnol ( le temps des secrets ) - et c'est une pure invention du réalisateur qui veut ainsi moderniser à tout prix la prose de l'écrivain marseillais . Mais je m'égare . Enola donc . Ben j'y ai vu parfois des fulgurances à la Harry Dickson, moi . Le comble pour une production inspirée de l'oeuvre de Conan Doyle .
Curieusement, je m'aperçois n'avoir posté de commentaires qu'AVANT d'avoir vu le film !!!! Donc, j'ai jamais donné mon avis. Le film, selon moi, ne vaut pas d'en faire une tartine... me v'là donc en style télégraphique: mise en scène tout juste passable, digne d'un téléfilm, sans le moindre éclat. Honnête sans plus. Oubliable. Henry Cavill prometteur en Holmes à la fois sensible et acéré (on voudrait le voir dans un film entièrement consacré à SH). Mycroft totalement caricatural en tant que pur symbole antiféministe ( nul doute que le Mycroft canonique l'était sûrement, comme tout "l'establishment" de l'époque. mais, de là à lui ôter toute caractéristique personnelle pour en faire une sorte de "bogeyman" dont la seule utilité scénaristique est d'effrayer sa petite soeur, y'a de la marge !) Enola? L'actrice y croit et tente de porter le film sur ses épaules. Non ! Elle ne tente pas: elle y parvient parce qu'elle n'a pas le choix. Autant Helena Bonham-Carter est clairement venue cachetonner et aurait aussi bien (ou mal) joué une matrone réac qu'une égérie féministe, autant Millie Bobby Brown, qui n'a, forcément, pas la même carrière semble croire au message du film en mode "total premier degré". Sa façon (pourtant vite agaçante) de briser continuellement le quatrième mur (même si c'est une décision du scénariste) possède l'avantage de nous faire comprendre que nous suivons toute l'intrigue à travers son regard d'adolescente idéaliste. C'était la seule façon de faire avaler l'énormité du truc (si je puis me permettre) ! Sherlock et Mycroft, élevés par la même mère (allez, on peut supposer que c'est la faute du père) sont devenus des trous de cul hyper conservateurs (avec des doutes dans le cas de Sherlock et une gourmandise sadique dans le cas de Mycroft) tandis que la "petite" était la seule à comprendre ce que leur mère leur offrait en tant que liberté d'esprit et "de corps" ? Idéalisation et caricature du monde par Enola ! Idéalisation qui est la seule explication au fait qu'elle découvre des échos de ce que sa mère prône (réellement ou à travers les fantasmes d'Enola) dans le monde réel... des échos dans le monde réel !!! Une femme de couleur qui, au sein de l'époque victorienne, dirige des cours d'arts martiaux ??? Un inspecteur de Scotland Yard issu des "colonies" ???? Le tout sans la moindre explication d'un "cas de figure" qui, pour peu crédible soit-il, aurait du moins le mérite d'une vague tentative destinée à rejoindre, vaille que vaille, la réalité historique. Non, aussi agaçant que soit le procédé cinématographique , la brisure du quatrième mur (et l'actrice le comprend, le vit, c'est évident et c'est en cela qu'elle porte le film) est, paradoxalement, la seule chose logique à laquelle se raccrocher en tant que spectateur. Clin d'oeil permanant d'Enola qui pourrait aussi bien nous dire: "Eh, c'est moi qui raconte ! Si je veux que Lestrade soit Indien, si je veux que mes cours d'arts martiaux m'aient été donnés par une femme, si je veux que ma mère soit une suffragette à la puissance mille, une experte dans le maniement des armes et les énigmes résolues en trois secondes par le spectateur, si je veux... si je veux... ben je raconte ce qui me plait, comme ça me plait... c'est mon histoire et vous la gobez ou pas !"
Purée ! En style télégraphique ???? J'ai raté mon coup !
Le week-end étant là, je vais me lancer sur la piste des soeurs de Sherlock Holmes (allez, demain !) ... et regarder finalement "Enola Holmes" ! Ceci dit, c'est moi ou il y a une espèce d' "Enolamania" en ce moment ? Je vois qu'elle est aussi la vedette d'une comédie musicale et, sur FB, je suis carrément tombé sur un post, avec photo, de quelqu'un qui a confectionné une tarte (ou un gâteau, sais plus) identique à celle qui, manifestement, apparait dans le film ! 🙄
Ce serait si simple si, comme dans F.R.I.E.N.D.S, Holmes cassait la gueule à Watson parce que, bourré, ce dernier ne se rappellerait plus laquelle des soeurs Holmes il a peloté dans le placard. :-) Mais restons sérieux.... enfin, pas trop. :-) D'ailleurs, Joey ne casse pas vraiment la figure de Chandler, il lâche sur lui sa redoutable soeur Cookie. :-)
Quant à la version originale, j'en étais sûr, oeuf corse, vu que la plupart des éléments des différentes traductions sont faussés et qu'aucune étude sérieuse ne peut se baser dessus :-) Holmes, comme Joey Tribianni, aurait donc (peut-être) plusieurs soeurs ! Eh oui, je l'eus cru dans la mesure où, avec le canon, tout est possible. Reste à trouver les deux passages. :-)
Je précise que l'information est visible dans la version originale, en anglais, alors qu'elle ne l'est pas dans les traductions françaises.
Et, à la lecture de deux passages, on peut même envisager l'hypothèse qu'il existe non pas une sœur, mais plusieurs. L'eusses-tu cru ?
Allez, j'avoue lâchement (bouh, je suis vilain !) que je ne détesterais pas une chtite indication pour savoir dans "quel périmètre du canon" chercher. :-) Yep, je suis un petit joueur, re bouhhhhhhhhhhhhhhh ! :-)
Je pense avoir une bonne théorie, établie sur des éléments visibles et validés par un des meilleurs spécialistes américains. Tu peux donc commander des moules & des frites mayo pour ce soir. Je vous laisse le temps de faire une recherche et, dès que vous le souhaitez, je mets un terme aux investigations en dévoilant les indices. On croit avoir fait le tour de notre Canon et on se trompe, fort heureusement. Quand y en a plus, y en a encore...
Après cette entrée en matière, Old Chap , je mange ma chaussure gauche si tu n'as pas des éléments démontrant (même de façon capillotractée) l'éventuelle existence d'une soeur canonique. :-) Je ménerai ma petite enquête mais, hélas, du fait de l'école, pas avant ce weekend. :-)
Exact. Mais dans le Canon, y a-t-il une mention qui permettrait d'envisager l'existence d'une sœur ? Si Gatiss & Moffat ont mis en scène leur "Eurus", est-ce une pure invention, une fantaisie ou une preuve de plus qu'ils sont de vrais holmésiens ?
Il y a Eurus Holmes dans la série "Sherlock", mais c'est pas canonique...
J'attire votre attention sur un autre élément qui a fait causer ici et là : Sherlock Holmes avait-il une sœur ? Dans le Canon, of course.
Qu'en pensez-vous ? Je vous donnerai ma réponse ensuite...
D'accord. La vue du début avec Enola "me age 0" et "1884" indique donc l'année de l'action. Cela est confirmé par le journal que lit Sherlock. Donc effectivement si Enola a 16 ans c'est qu'elle est née début 1868, ou à la rigueur fin 1867. Et cette année là SH a 30 ans.
Mais pourquoi les scénaristes compliquent-ils les choses et ne s'en tiennent-ils pas à ce qui est dans le roman qu'ils adaptent ?... Peut-être parce que l'année 1888 du roman est déjà bien chargée pour Holmes et que ça ne leur convenait pas d'avoir une Enola de 14 ans ?...
Donc, dans le film, Enola n'est pas née en 1884 ni en 1874, mais en 1868.
Eh bien la réponse à l'énigme est sur l'image du film, quand Sherlock lit son journal :
1884 ! Et on peut même préciser le 17 juin après vérification dans le calendrier de l'année 1884.
Je sais que c'est capillotracté (et en plus, je ne peux que me baser sur la photo postée ci-dessus par Thierry) mais, simple question : est ce qu'il est clairement établi dans le générique qu' Enola serait née en 1884 ? Parce que, vu la photo, 1884 pourrait-être l'année durant laquelle elle aurait, à dix ans, fait ce dessin d'elle en bébé. J'avoue ne pas y croire moi-même, mais bon...
De toute façon, ça ne résoudrait pas le problème des illus de Paget.
Premières impressions : on dirait du Dickens.
Mieux , on dirait un épisode de Dr Who Victorien...
Superbe reconstitution de Londres, mais bon l'intrigue - jusqu'à présent- est un peu cousue de fil blanc...
Ce qui est rigolo, c'est de repérer les allusions à Conan Doyle au gré des séquences ( y'en a pas des masses, au final, d'ailleurs , ce qui m'a un peu chagriné ) .
Par contre question rythme, c'est plutôt pépère ( voire longuet ) - vu qu'il ne se passe pas grand-chose en terme de péripéties, tout l'intérêt repose sur le jeu des acteurs.
La pétillante Millie Bobby Brown s'en sort bien dans le rôle titre, avec ses apartés adressés directement au spectateur et Henri Cavill compose un honnête Sherlock. Les afficionados de Torchwood noteront la présence remarquée de Burn Gorman en gros méchant dans l'histoire ( enfin, autre problème , sa motivation exacte ? C'est bien joli d'en vouloir à l'héroïne mais faudrait étayer un peu .
En résumé, on reste un peu sur sa faim question solidité du script, qui s'apparenterait plutôt en fait à celui d'un épisode Pilote d'exposition d'une série télé .
Coucou à tous, Après réflexion, je pense qu'il y a anguille sous roche et que nous sommes bien en 1890 et pas en 1900. Dans le roman Enola est bien née en 1874, ce qui colle avec l'automobile Benz (modèle de 1888). Après quelques recherches, en 1900 les automobiles passent à quatre roues et plus confortables . Donc, je pense qu'il y a bien une grosse erreur dans le générique qui présente l'année de naissance en 1884. Donc, tu as raison Thierry ;-)
Dans le (premier) livre, l'action se passe en 1888 et Enola dit qu'elle a quatorze ans. Donc elle est bien née en 1874.
Mais dans le film (que je n'ai malheureusement pas vu), elle est plus vieille et ça se passe plus tard.
Idem pour 1890 puisque les premières illustrations de Paget datent de 1891. Mais vous allez rire... On ne peut même pas accepter 1900, car on voit une version d'une illustration du Cycliste solitaire dont l'originale n'a pas été publiée avant janvier ... 1904 ! https://www.arthur-conan-doyle.com/index.php/The_Adventure_of_the_Solitary_Cyclist
Si l'action se déroule après janvier 1904, Holmes est, ou ne va pas tarder à être, un retraité (il ferme sa boutique début 1904). Ceci expliquerait pourquoi on ne voit pas Watson qui ne fait plus partie de son quotidien. Holmes serait ainsi déjà retiré dans sa ferme du Sussex... L'eusses-tu cru ? Quant à Mycroft, bravo le régime amaigrissant...
Je n'a vu que la bande annonce mas j'incline à pencher aussi pour 1900 puisqu'Enola évoque son frère comme une sorte de de légende (Holmes n'était pas vraiment une légende en 1884 puisque Watson n'avait pas encore entrepris le récit de ses aventures). Et de plus, on y voit des illustrations de Sidney Paget (trafiquées avec la tête de Cavill) ce qui n'est pas possible en 1884.
Bien vu ! Les frères Holmes sont donc bien conservés pour leur âge. Et je ne parle pas de leur maman... Je vais sans doute creuser ce sujet, quand j'aurai un peu de temps libre.
Bon, je pense que j'ai trouvé. Il s'agit d'une automobile tricyle Benz Patent Motorwagen de 1886 modifiée en 1888 et fabriquée en 25 exemplaires à l'époque dont il existe une réplique à Londres. Donc, la confirmation de l'été 1900 est probable.
Source : https://blog.motorlegend.com/motorshift/2012/11/futur-anterieur-benz-patent-motorwagen/
Coucou, Pour moi on est en 1900, puisque effectivement l'image du générique montre 1884 et on apprend qu'Enola vient de fêter ses 16 ans. Mais à vérifier sur le romande Nancy Springer. Autre indice à vérifier, l'automobile utilisée par Fiona Shaw qui permet d'avoir plus de justesse sur l'année. Pour moi, il s'agit d'un tricycle à moteur De Dion Bouton (ce qui nous place encore une fois en 1900 car c'est un des modèles les plus vendus à l'époque). Maintenant, pour les besoins de la production, ils ont peut-être construit spécifiquement l'engin pour les besoins du film. Une affaire à suivre...
Mais voilà, au début, on voit ça :
Je me pose une question : l'action du film se déroule en quelle année ? Si Enola (celle des livres) est née en 1874, elle fête ses seize ans en 1890. Donc le film se déroule en 1890. Mais je lis ici ou là qu'il se passe en 1884, ou en 1900, etc. On a le choix...
PS: en revanche, j'ai lu les romans et, honnêtement, je ne suis pas fan: d'après la bande annonce, le film a l'air plus jouissif et drôle. Le premier volume est relativement plaisant à lire mais les suivants deviennent très répétitifs (déjà, le simple fait qu'Enola se spécialise dans les affaires de disparitions... après la quatrième ou cinquième disparition, ça manque un peu de variété). Là, dessus, je vais essayer de voir le film asap et je donnerai mon petit navis qui navigue, ohé, ohé. :-)
Eh ben voilà qui donne envie, Daniel :-) . Perso, j'ai pas encore vu le film: j'avais pensé m'abonner à Netflix rien que pour ça (vraiment !) et puis, bon, rentrée des classes, rush de septembre et le temps a passé si vite que le 23 est arrivé avant que je ne dégaine. En revanche, je suis tombé sur cette critique à chaud qui me semble solidement étayée (même si je ne suis pas d'accord quant aux quelques mots - à titre comparatif- concernant les films de Guy Ritchie) :-)
Coucou Thierry, J'espère ne pas être trop enthousiaste avec le film.
Toujours un peu d'appréhension lorsque qu'une nouvelle adaptation d'un roman de l'univers de Sherlock Holmes fait son apparition. Mais là, j'avoue que c'est particulièrement réussi. La bande annonce avait déjà tous les ingrédients qui pouvaient faire pencher la balance dans le sens d'une excellente adaptation. Humour, réflexion, enquête, action, rien ne manquait, mais le seul moyen de se rendre compte de l'oeuvre est de l'avoir en entier devant les yeux et les oreilles.
Maintenant, c'est fait, et les premières impressions n'ont été que réconfortées, voir être au delà que ce qu'on pouvait imaginer.
Je vais essayer de les passer en revue (et j'en oublie surement).
L'univers Victorien : les décors et les costumes sont tout simplement magnifiques et nous plongent dans cet univers si particulier aux romans de Conan Doyle (n'oublions pas que réaliser une adaptation de Sherlock Holmes dans l'époque victorienne est loin d'être le choix de tous les réalisateurs). Ici, tout colle parfaitement, et les effets spéciaux qui permettent de nous replonger dans le Londres victorien sont sublimes et réalistes à souhait. Pour moi, plusieurs scènes sont particulièrement réussies, les plans comportant calèches et transports en commun de l'époque, les docks de Londres et les intérieurs. Un petit clin d'oeil à la scène où Enola rencontre Lord Tewkesbury (joué par Louis Partridge) dans le wagon, un plan qui est calqué sur les illustrations de Sidney Paget du Strand (et ce n'est pas la seule référence aux illustrations. Comme dirait Holmes, il faut bien observer).
Les acteurs : Millie Bobby Brown crève l'écran (au sens propre comme au figuré, on en reparle après), son humour, ses répliques font mouche à chaque fois et je mettrai à son niveau les deux autres rôles féminin du film, Helena Bohnam Carter et Fiona Shaw (en vrai, tous les rôles féminin du film sont joués à la perfection et des rôles forts), ce qui renforce encore plus le côté avant-gardiste du film par rapport à l'époque où se déroule l'action et notre époque. Quand aux rôles masculin, ils sont en parfaitement gérés en retrait, non pas dans le jeu mais dans leur présence (et toujours l'excellent Burn Gorman qui me replonge à chaque fois dans la série "Torchwood"). Car oui, ce film n'est pas là pour mettre en avant les frères Holmes mais bien leur soeur cadette Enola.
Le scénario : difficile de juger de l'adaptation par rapport au roman que je n'ai pas lu (mais ce sera corrigé dans les jours qui viennent). Le scénariste anglais Jack Thorne est un spécialiste des séries TV, et il a réussi le pari d'un script réussi, un très bon équilibre entre les deux enquêtes du film qui fait la part belle aux dialogues (même si je sais que beaucoup de gens vont trouver ça trop verbeux). Et là, vous allez me dire qu'il y va un peu fort sur le 4eme mur (action d'un personnage qui interpèle directement le spectateur). Et bien, non. Avez-vous remarqué qu'il manque un personnage essentiel à une aventure de Holmes... et oui, il s'agit bien du Dr Watson. Mais là vous faites fausse route, car Enola, c'est Holmes (dans le rôle du détective) et celui du narrateur en brisant le 4eme mur (dans celui de Watson qui est le biographe de Holmes). Avec son jeu, Enola est l'incarnation des deux rôles (et pour ceux que ça dérange, n'oublions pas qu'un autre détective a eu recours à ce principe, c'est le personnage de Thomas Magnum dans la série des années 80). Quant à ceux qui jugent le scénario trop faible et bien je dirai comme Holmes, c'est la différence entre regarder et observer.
La réalisation : c'est peut-être là que je mettrai quelques réserves, mais juste mineures. Il y a des ruptures de rythme qui sont un peu trop marquées (mais il faut bien des respirations), car les scènes d'actions sont efficaces, haletantes, gérées avec brio et particulièrement réussies (il y a du Guy Ritchie dans l'esprit de certaines scènes). La photo est belle, aussi bien Londres, les intérieurs des demeures, la campagne anglaise, et la réalisation évite un étalonnage souvent trop marqué (couleurs fades, éclairages en demi-teinte) dans les productions sur des films d'époque.
Sherlock Holmes : Bon, il faut le rappeler, ce n'est pas un film sur Sherlock Holmes, mais bien sur Enola, sa soeur cadette, donc, on évite tous les discours qui tourne autour du personnage du 221B Baker Street. C'est Enola qui est au centre de l'intrigue. Et tout le propos du film met très bien en focus cette mise en avant du propos féministe du film. Les deux frères Holmes sont élevés par leur père, ce qui fait d'eux des purs produits de la société victorienne, régissant à la perfection aux codes de la société. Enola est élevée par sa mère, ce qui en fait une femme libre et indépendante. Une parfaite dichotomie d'une fin de règne de la reine Victoria (puisque nous sommes dans le film vers 1900 - 1884 année de naissance d'Enola + âge de 16 ans dans le film). Les références à ce monde en pleine mutation sont nombreuses. C'est Fiona Shaw, un personnage féminin qui conduit le seul véhicule automobile du film. C'est Susan Wokoma qui est la professeur d'arts martiaux. C'est Frances de la Tour qui veut nettoyer le côté "mâle" de la famille à coup de fusil, et la liste est encore longue. L'éducation d'Enola par sa mère en fera un Holmes aussi puissant que ses deux frères.
Quant aux références aux romans de Conan Doyle, elles sont nombreuses et il faudra plus d'une vision du film pour toutes les voir (avez-vous remarqué ce buste de Napoléon dans la maison des Holmes, référence à la nouvelle "Les six Napoléons" ?). Les nombreux déguisements d'Enola (une des caractéristiques de Sherlock pour mener ses enquêtes), les scènes de combat en référence au Bartitsu (art martial pratiqué par Sherlock). Nous sommes bien dans un univers Holmésien même si ce n'est pas Sherlock qui au centre du propos (n'oublions pas que les premières adaptations en rôle féminin du personnage de Sherlock dans les films datent des années 1930).
Pour moi, ce film est une réussite qui ravira les holmésiens que nous sommes même si c'est une femme qui vole la vedette à Sherlock Holmes dans le film.
Ça pouvait être... plus argumenté, avec des éléments concrets. Bref, c'est dommage d'en dire aussi peu. Mais bon...
Ça pouvait être mieux
Vous venez de voir le film "Enola Holmes" sur Netflix et vous avez envie d'en parler ? C'est ici et maintenant...