Le Dr Watson a beaucoup de mal à se remettre de la mort de Sherlock Holmes au fond des chutes du Reichenbach. Mais, la découverte, lors d’une visite au 221B Baker Street, tandis que son épouse est en séjour à la campagne, d’une lettre en provenance d’un sanatorium de Montpelier, dans lequel se déroulent des vols et des évènements mystérieux, pousse Watson à se rendre sur place afin de mener cette dernière enquête en mémoire de son ami. Watson , arrivant sur place juste après un meurtre en chambre close, y fera la connaissance de toute une galerie de personnages excentriques ( une comtesse amatrice de bijoux, une vieille dame aphone, un joueur de cartes invétéré trop souvent gagnant pour être honnête, un noble germanique un peu trop galant, une mystérieuse indoue, un jardinier bas du front, un médecin dépassé par les évènements, une infirmière et un infirmier amoureux mais jaloux, une grande dame soi-disant russe et que Watson ne reconnait pas … et pour cause : il ne l’a jamais vraiment approchée dans le canon, même si Holmes gardait par devers lui une certaine photo). Peu avant l’arrivé de Watson, un journaliste-enquêteur du nom de Joseph Joséphin (les amateurs de Gaston Leroux apprécieront) se mêle lui aussi à cette « faune » hétéroclite. Toutefois, celui qui semble en savoir le plus sur les évènements mais s’obstine à parler par énigme et à demeurer toujours dans l’ombre, assis dans un fauteuil éloigné, caché derrière un journal, dos au public, est un vieil homme grognon nommé Sigerson, venu à Montpellier pour faire « une étude sur le goudron »… Une fois encore, cette troisième pièce holmésienne présentée dans les splendides décors du château de Sclessin par la troupe de l’Aléna est une réussite. L’atmosphère de mystère, toujours teintée d’humour, ravira les spectateurs (et les innombrables clins d’œil au canon m’ont fait sourire dans ma barbe tout au long de la pièce). Le scénario original, tout en partant sur des pistes qui lui sont propres, respecte totalement l’esprit d’ACD (avec un détour bienvenu par d’autres univers issus de la littérature populaire). On y assiste, entre autres, à une partie de cartes n’ayant que peu de rapport avec celle de Pagnol mais, bien que les personnages soient différents, nous évoque fortement les tricheries du colonel Moran dans « La maison vide ». Et, toujours du fond de son fauteuil, Sigerson offre aux spectateurs, en guise de bonus, la résolution éclair d’un mystère fort inspiré de « Une affaire d’identité ». Les comédiens sont tous excellents (et, n’oublions pas que, dans beaucoup de cas, il s’agit d’« amateurs », de véritables passionnés qui se livrent à cette passion en dehors de leurs heures de boulot). Lors d’une longue conversation amicale, après la pièce, au bar, Sébastien Demortier (Watson), un homme profondément sympathique, drôle, humble et humain, et Michel Gramme (le docteur Clairembart, directeur du sanatorium), m’ont fait part de la crainte qu’ils avaient que la pièce n’atteigne pas le niveau des deux premières (elle a été prise à bras le corps et écrite en deux mois par Alain Beaufort pour « combler un trou » et ses collaborateurs se sont unanimement écriés : « Deux mois pour t’attaquer à ACD et faire un spectacle de près de trois heures ?!? »… eh bien, indiscutablement, Alain Beaufort travaille bien dans l’urgence ! Tout comme ACD lui-même qui, ne l’oublions pas, écrivait une nouvelle holmésienne en une semaine et a « pondu » la pièce « La bande mouchetée » en quelques jours afin, dans son cas également, de « combler un trou »). L’écriture est fine, elle fait mouche, l’humour est toujours subtil, les références ne sont jamais lourdes et présentent l’avantage d’être un « ornement » de la pièce destiné aux spécialistes du sujet mais qui n’est aucunement susceptible de « larguer » un spectateur « lambda » au cours de l’action. Inutile de dire que j’ai aussitôt rassuré mes deux principaux compagnons de soirée et félicité les quelques comédiens-comédiennes que j’ai eu l’occasion de saluer. D’ailleurs, je leur ai rapporté que, lors de l’entracte, alors que, dans le jardin, je me livrais à mon vice (fumer, donc ! N’allez pas vous imaginer n’importe quoi !) j’entendais divers spectateurs se poser des questions : « Et tu crois que… ?, « A mon avis, c’est Untel… ! », « Eh bien, moi, je crois que c’est tel autre ! »…. Autant de signes, de questions, qui démontrent que le spectacle est une réussite, que la sauce a pris. Dans la foulée, d’ailleurs, j’ai proposé que les participants à la pièce soient institués membres honoraires de la SSHF (ils l’était déjà de la SSHB , dès le deuxième spectacle). Là, toutes les places sont réservées pour les représentations à venir. Mais il y aura une reprise au début de la saison prochaine, en octobre 2020. L’occasion d’une réunion en Belgique, les z’amis ? Un dernier mot : j’ai été frappé, après la pièce, par la complicité bien réelle de tous ces comédiens, complicité qui se retrouve sur scène.
Le Dr Watson a beaucoup de mal à se remettre de la mort de Sherlock Holmes au fond des chutes du Reichenbach. Mais, la découverte, lors d’une visite au 221B Baker Street, tandis que son épouse est en séjour à la campagne, d’une lettre en provenance d’un sanatorium de Montpelier, dans lequel se déroulent des vols et des évènements mystérieux, pousse Watson à se rendre sur place afin de mener cette dernière enquête en mémoire de son ami. Watson , arrivant sur place juste après un meurtre en chambre close, y fera la connaissance de toute une galerie de personnages excentriques ( une comtesse amatrice de bijoux, une vieille dame aphone, un joueur de cartes invétéré trop souvent gagnant pour être honnête, un noble germanique un peu trop galant, une mystérieuse indoue, un jardinier bas du front, un médecin dépassé par les évènements, une infirmière et un infirmier amoureux mais jaloux, une grande dame soi-disant russe et que Watson ne reconnait pas … et pour cause : il ne l’a jamais vraiment approchée dans le canon, même si Holmes gardait par devers lui une certaine photo). Peu avant l’arrivé de Watson, un journaliste-enquêteur du nom de Joseph Joséphin (les amateurs de Gaston Leroux apprécieront) se mêle lui aussi à cette « faune » hétéroclite. Toutefois, celui qui semble en savoir le plus sur les évènements mais s’obstine à parler par énigme et à demeurer toujours dans l’ombre, assis dans un fauteuil éloigné, caché derrière un journal, dos au public, est un vieil homme grognon nommé Sigerson, venu à Montpellier pour faire « une étude sur le goudron »… Une fois encore, cette troisième pièce holmésienne présentée dans les splendides décors du château de Sclessin par la troupe de l’Aléna est une réussite. L’atmosphère de mystère, toujours teintée d’humour, ravira les spectateurs (et les innombrables clins d’œil au canon m’ont fait sourire dans ma barbe tout au long de la pièce). Le scénario original, tout en partant sur des pistes qui lui sont propres, respecte totalement l’esprit d’ACD (avec un détour bienvenu par d’autres univers issus de la littérature populaire). On y assiste, entre autres, à une partie de cartes n’ayant que peu de rapport avec celle de Pagnol mais, bien que les personnages soient différents, nous évoque fortement les tricheries du colonel Moran dans « La maison vide ». Et, toujours du fond de son fauteuil, Sigerson offre aux spectateurs, en guise de bonus, la résolution éclair d’un mystère fort inspiré de « Une affaire d’identité ». Les comédiens sont tous excellents (et, n’oublions pas que, dans beaucoup de cas, il s’agit d’« amateurs », de véritables passionnés qui se livrent à cette passion en dehors de leurs heures de boulot). Lors d’une longue conversation amicale, après la pièce, au bar, Sébastien Demortier (Watson), un homme profondément sympathique, drôle, humble et humain, et Michel Gramme (le docteur Clairembart, directeur du sanatorium), m’ont fait part de la crainte qu’ils avaient que la pièce n’atteigne pas le niveau des deux premières (elle a été prise à bras le corps et écrite en deux mois par Alain Beaufort pour « combler un trou » et ses collaborateurs se sont unanimement écriés : « Deux mois pour t’attaquer à ACD et faire un spectacle de près de trois heures ?!? »… eh bien, indiscutablement, Alain Beaufort travaille bien dans l’urgence ! Tout comme ACD lui-même qui, ne l’oublions pas, écrivait une nouvelle holmésienne en une semaine et a « pondu » la pièce « La bande mouchetée » en quelques jours afin, dans son cas également, de « combler un trou »). L’écriture est fine, elle fait mouche, l’humour est toujours subtil, les références ne sont jamais lourdes et présentent l’avantage d’être un « ornement » de la pièce destiné aux spécialistes du sujet mais qui n’est aucunement susceptible de « larguer » un spectateur « lambda » au cours de l’action. Inutile de dire que j’ai aussitôt rassuré mes deux principaux compagnons de soirée et félicité les quelques comédiens-comédiennes que j’ai eu l’occasion de saluer. D’ailleurs, je leur ai rapporté que, lors de l’entracte, alors que, dans le jardin, je me livrais à mon vice (fumer, donc ! N’allez pas vous imaginer n’importe quoi !) j’entendais divers spectateurs se poser des questions : « Et tu crois que… ?, « A mon avis, c’est Untel… ! », « Eh bien, moi, je crois que c’est tel autre ! »…. Autant de signes, de questions, qui démontrent que le spectacle est une réussite, que la sauce a pris. Dans la foulée, d’ailleurs, j’ai proposé que les participants à la pièce soient institués membres honoraires de la SSHF (ils l’était déjà de la SSHB , dès le deuxième spectacle). Là, toutes les places sont réservées pour les représentations à venir. Mais il y aura une reprise au début de la saison prochaine, en octobre 2020. L’occasion d’une réunion en Belgique, les z’amis ? Un dernier mot : j’ai été frappé, après la pièce, par la complicité bien réelle de tous ces comédiens, complicité qui se retrouve sur scène.