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Le Trésor de Jeanne

Où est caché le trésor de Jeanne ?
Dans la région de Boussac !
Il reste à trouver l'endroit précis grâce aux indices fournis par George Sand.
Sherlock Holmes est passé avant vous, mais la cachette est toujours en place.
Trouvez-la !

 

Lancez-vous sur les traces du « trésor de Jeanne ».

Nous vous proposons de participer à un jeu de pistes dont le théâtre est le Pays de Boussac dans la Creuse.

Êtes-vous prêt à enquêter, comme l’a fait Sherlock Holmes, pour retrouver ce trésor ?

En jouant, vous allez découvrir des lieux touristiques, par le biais de la littérature et de quelques événements historiques propres à la région de Boussac. 

 

Quel est ce trésor ?

Il est évoqué par l'écrivaine George Sand dans son roman « Jeanne », publié en 1844. Au fil du récit, sont glissés des indices qu’elle destinait à ses amis de Boussac : Pierre Leroux et Pauline Roland. Des années plus tard, en 1902, le peintre Fernand Maillaud fait appel à son ami Sherlock Holmes pour trouver le "trésor". 

Ce jeu, création de Thierry Saint-Joanis, pour Mycroft's brother et la « Société Sherlock Holmes de France », propose aux détectives amateurs de localiser la cachette après une visite touristico-historique de divers lieux remarquables.

Pour jouer, vous pouvez vous rendre sur place, ou tenter votre chance de chez vous, en utilisant les documents à votre disposition sur ce site, et en faisant appel au détective qui sommeille en vous.

Cinq énigmes sont à résoudre, associées à cinq lieux. Elles vous donneront la clef pour mettre au jour la cachette et découvrir son contenu…

Mais avant toute chose, écoutons, ou plutôt lisons ce que le docteur Watson peut nous apprendre de cette affaire. Il a publié un compte rendu de son aventure dans les colonnes du journal local, L'Eclaireur de l'Indre, du Cher et de la Creuse, dans son édition du 1er juillet 1903… 

 

Sous les voûtes de la banque Cox & Co, à Charing Cross à Londres, il y a une malle en fer-blanc cabossée qui a beaucoup voyagé et porte sur le couvercle mon nom : « John H. Watson, docteur en médecine, démobilisé de l’armée des Indes. » Elle est bourrée de papiers, de notes, de dossiers concernant les divers problèmes qu’eut à résoudre M. Sherlock Holmes. Parmi ces histoires, quelques problèmes relatifs à des secrets de famille sèmeraient, s’ils étaient révélés, l’effroi et la consternation dans de hautes sphères de la société. J’ai également été témoin d’affaires résolues par mon ami, qui nous ont permis des découvertes pour lesquelles le monde n’est pas encore préparé. Celle qui suit en est un parfait exemple.

 

Un matin de février 1902 à Baker Street, je ne trouvais pas, comme d’ordinaire, mon co-locataire dans notre salon. Il avait laissé sur le porte-toast de mon petit déjeuner une enveloppe avec ce mot  : 

« Watson. Rendez-vous à 10 heures. Prévoyez le nécessaire pour un séjour sur le continent. Destination : Boussac en France. »

Une invitation au voyage. Je n’aurais raté cela pour rien au monde. Mes bagages étaient prêts quand Holmes fut de retour un livre à la main. Mrs Hudson nous avait préparé un repas froid que mon ami m’invita à prendre seul pendant qu’il s’installait près de la cheminée pour bourrer sa pipe en merisier, celle qu’il fumait quand il voulait analyser un problème. Il tira une lettre de la poche intérieure de sa veste et me la tendit.

– Ce courrier nous arrive de France. Il contient une invitation de mon ami Fernand Maillaud, un peintre que j’ai rencontré à Florence en 1892 après l’incident des chutes du Reichenbach... S’il vous plaît, Watson...

La lettre était écrite en français. Je pus la lire à haute voix sans la traduire, car, comme Holmes, je maîtrisais parfaitement cette langue.

« Cher ami. Je vous souhaite en excellente santé. Cela fera bientôt dix années que j’ai eu le bonheur de vous rencontrer en Italie. J’en conserve un souvenir merveilleux. Notre correspondance régulière depuis ne remplace pas le plaisir de vous revoir. J’ai toujours le projet de faire un portrait de vous et plus rien de s’y oppose. Les sbires de Moriarty ne représentent plus aucun danger. 

L’occasion de nous revoir pour fêter les dix ans de notre rencontre se présente et pourrait prendre la forme d’une enquête à résoudre, votre passe-temps favori. Si vous acceptez de venir passer quelques jours en France, à Boussac plus précisément, entre Guéret et Montluçon, j’aurai un mystère à vous soumettre. Mon ami le peintre Paul Gauguin m’a mis sur la piste d’un trésor caché hors du commun. Il m’en a fait la confidence en évoquant des souvenirs de sa mère Aline qui était la fille de Flora Tristan, une féministe dont vous avez peut-être entendu parler. J’ai lu dans la presse que les militantes du droit des femmes forment un mouvement qui prend de l’ampleur dans votre pays. 

Madame Gauguin, à la mort de sa mère, disparue en 1844, a été confiée à une amie, Pauline Roland. Les deux femmes sont venues vivre à Boussac où elles ont rencontré l’écrivain George Sand et le philosophe républicain Pierre Leroux, inventeur du mot “socialisme”. Je vous en dirai plus quand nous serons ensemble si vous acceptez mon invitation. Sachez pour l’heure que ces personnes ont vécu en communauté à Boussac en suivant les principes socialistes de Leroux. Madame Gauguin a un jour confié à son fils qu’un trésor avait été caché à Boussac par Pierre Leroux, George Sand et Pauline Roland. Elle n’a pas précisé la nature de ce trésor, mais elle a insisté sur sa valeur et a incité son fils à le retrouver pour le sauver de l’oubli. Mon ami ayant depuis plusieurs années abandonné la France pour vivre en Polynésie, il m’a confié le soin de satisfaire la dernière volonté de sa mère. Mais, après plusieurs mois de recherches, je dois avouer mon échec. L’énigme dépasse mes compétences, à moins que tout cela ne soit qu’une chimère. J’aimerais avoir votre avis avant d’abandonner ma quête.

Pour tout indice, je n’ai qu’un message codé et un roman de George Sand intitulé Jeanne. Madame Gauguin prétendait que l’auteur donne la clef du mystère dans son livre et que le message fournit les éléments permettant de trouver la cachette du trésor. Je vous joins ce texte que les membres de la communauté socialiste de Pierre Leroux devaient apprendre et que Gauguin a reçu de sa mère. Cela vous donnera peut-être l’envie de traverser la Manche pour me revoir et me conseiller afin de relancer mon investigation si vous accordez un intérêt à ce cas. Prenez-le comme un prétexte pour rendre visite à un vieil ami... En souvenir du passé, bien amicalement, Fernand »

– Ce matin, j’ai envoyé un télégramme à Fernand pour annoncer notre venue, et j’ai trouvé le roman de George Sand chez un libraire, reprit Holmes. Une voiture nous attend pour rejoindre la gare de Victoria où nous prendrons le Continental Express de 11 heures pour Douvres. En route pour le continent. Nous lirons ce livre en chemin.

 

Au cours de notre voyage en train jusqu’à Paris, puis vers Montluçon dans le centre de la France, pendant que je découvrais le roman de George Sand et en faisais un résumé à haute voix après chaque chapitre, Holmes étudiait le message codé. 

– En 1816, se promenant dans les environs de Boussac, trois jeunes gens, Guillaume de Boussac, Léon Marsillat et un anglais, Sir Arthur Harley...

– Sir Arthur ? reprit Holmes. Amusant... C’est ainsi que nous devrons bientôt appeler notre ami Arthur Conan Doyle. Le roi doit l’anoblir en août.

– Les trois hommes découvrent une petite paysanne ravissante endormie sur une pierre jaumâtre... 

– Jaumâtre ? Il faudra nous renseigner sur cela, Watson.

– Pour s’amuser, ils déposent trois pièces dans la main de l’enfant. Trois ans plus tard, Guillaume de Boussac se promène dans la même région. étendu dans l’herbe près d’un cimetière, il surprend une conversation entre deux paysans qui évoquent une légende du pays affirmant qu’un veau d’or est enterré à cet endroit. Ils parlent aussi d’une vieille femme mourante, La Tula, considérée comme une bonne sorcière. Guillaume réalise qu’il s’agit de sa nourrice, chassée sans ménagement du château de Boussac, car la châtelaine trouvait qu’elle plaisait trop à son mari. Honteux de la conduite de sa famille, Guillaume veut s’excuser avant qu’elle ne meure. Il se précipite donc vers sa demeure. Le chemin étant parsemé de pièges marécageux, il est guidé par une jeune fille nommée Claudie qui est l’amie de Jeanne, la fille de La Tula. Guillaume arrive trop tard. Tula est morte. Autour de sa dépouille sont rassemblées quelques voisines, Jeanne et sa tante, La Grand Gothe. On dit de cette dernière qu’elle fait de la magie noire et qu’elle jette des sorts aux animaux pour qu’ils dépérissent. En réalité, c’est une entremetteuse qui détourne les bergères de leur troupeau. Elle les vend aux messieurs de la ville amateurs de fleurs des champs. Parmi ceux-ci, figure Léon Marsillat, qui exerce à présent le métier d’avocat. Sa vie dissolue l’a peu à peu éloigné de Guillaume qui éprouve un grand déplaisir à le voir apparaître dans la maison en deuil. La Grand Gothe hait sa nièce Jeanne qu’elle n’a pas réussi à pervertir. Elle l’envoie faire des courses en sachant que la jeune fille préférerait rester auprès de sa mère. Jeanne quitte tristement son foyer accompagnée de Guillaume, Claudie et Léon. Pendant leur absence, un incendie ravage la maison de La Tula. Jeanne revient à temps pour arracher aux flammes le corps de sa mère. La maison détruite, elle est délivrée de sa tante pour laquelle elle n’éprouve plus d’attachement. Elle veille La Tula en compagnie de Guillaume, Claudie et Léon. Une apparition nocturne effraie le petit groupe. Guillaume et Léon se lancent à sa poursuite. Guillaume est blessé à la tête par un jet de pierre. Jeanne se laisse persuader par le curé de son village d’aller travailler au château de Boussac, en compagnie de Claudie.

 

Un an plus tard, au château, la Dame de Boussac reçoit son amie, la sous-préfète Madame de Charmois. Elles font des projets de mariage pour leurs filles, Marie de Boussac et Elvire de Charmois. Mais la beauté de Jeanne est une gêne pour les deux jeunes filles au physique beaucoup moins attrayant. Madame de Charmois décide de faire chasser la paysanne du château. Mais Marie de Boussac éprouve pour Jeanne une véritable adoration. Elle la compare à la Pucelle d’Orléans et la considère comme une prêtresse venue tout droit de l’époque des druides. Arrivent alors Guillaume et Sir Harley. Ils ont voyagé pendant un an pour guérir Guillaume d’une maladie consécutive à sa blessure à la tête. Le jeune homme souffrait en réalité d’une passion secrète pour Jeanne. Marie et Elvire ayant déguisé Jeanne et Claudie en femmes du monde, Sir Arthur tombe amoureux de Jeanne. Quand on lui révèle la véritable identité de la jeune fille, il persiste dans son désir de l’épouser. Marie décide d’intercéder auprès de Jeanne en faveur de Sir Harley. Mais la paysanne déclare qu’elle a fait le vœu de ne jamais se marier. Guillaume est jaloux de Sir Harley et de son courage de vouloir épouser une bergère. Il n’aurait pas la force de braver ainsi l’opinion. Il tombe de nouveau malade. La jeune paysanne vient le soigner et il lui déclare sa passion. Pendant ce temps, Madame de Charmois souffle à Madame de Boussac la vilaine idée de faire de Jeanne la maîtresse de Guillaume afin de le guérir. Jeanne s’enfuit du château. Madame de Charmois fait croire à Guillaume que Jeanne est, en réalité, sa demi-sœur. C’est faux, mais le voilà enfin guéri de sa passion de jeunesse. Informé par un brigand de ses clients que Jeanne a quitté le château, Léon Marsillat la poursuit dans la nuit. Il parvient à l’attirer dans une forteresse isolée en ruines, en la persuadant que sa tante malade s’y trouve. Là, il tente d’abuser d’elle. à ce moment, Sir Harley et Guillaume frappent violemment à la porte. Léon menaçant de tirer sur ses amis, Jeanne se jette par une fenêtre. Sa chute est vertigineuse. Guillaume et Sir Harley la retrouvent assise sur une pierre. Elle a perdu la mémoire de tout ce qui est arrivé et se laisse reconduire au château. Sir Harley lui renouvelle sa demande en mariage. Jeanne refuse une nouvelle fois en évoquant le vœu de chasteté, pauvreté et humilité qu’elle fit, suivant les conseils de sa mère, lorsqu’enfant elle découvrit trois pièces de monnaie que les fées avaient déposées dans sa main. On lui apprend la véritable provenance des pièces. Elle persiste cependant à se conformer au vœu qu’elle a fait devant sa mère et devant Dieu. Pour elle, les trois jeunes hommes ont été l’instrument des fées et son serment reste sacré. Elle a alors un malaise consécutif à sa chute et meurt en faisant promettre à Sir Harley de prendre soin de Marie. 

– Voilà un roman qui ravira Mrs Hudson, mais je ne vois pas comment ces lignes pourraient nous conduire à un trésor...

– Un instant, Holmes, le trésor est évoqué à la fin, mais vous risquez d’être encore déçu... Jeanne, avant d’expirer, déclare à Sir Arthur : « Vous irez à Toull-Sainte-Croix, vous assemblerez tous les gens de l’endroit, et vous leur direz de ma part ce que je vas vous dire : Il y a un trésor dans la terre. Il n’est à personne ; il est à tout le monde. Tant qu’un chacun le cherchera pour le prendre et pour le garder à lui tout seul, aucun ne le trouvera. Ceux qui voudront le partager entre tout le monde, ceux-là le trouveront, et ceux qui feront cela seront plus riches que tout le monde, quand même ils n’auraient que cinq sous... comme moi... et comme sainte Thérèse... Vous leur direz cela, c’est la connaissance, la vraie connaissance que ma mère m’a donnée ou qu’elle m’avait bien commandé de donner à tout le monde quand j’aurais trouvé le trésor. »

– La connaissance ?... L’auteur use d’une parabole, semble-t-il. Prenons l’énigme à la lumière de votre lecture, proposa mon ami quand notre train quitta Paris après un changement de gare. « Ce trésor vaut de l’or. »

– Veau d’or, Holmes ? 

– Oui, il doit y avoir un jeu de mots. Chaque terme qui suit peut avoir un double sens utile pour résoudre le problème. « Suivre mes instructions à la lettre pour trouver en cinq sec. En premier lieu, chercher un signe à Sainte-Croix, à Saint-Martin, à Saint-Pierre, au mont Barlot et au domaine de Bocius. » George Sand nous indique sans doute des endroits où elle a placé des indices. Maillaud nous aidera à situer ces lieux. « 1 - Devant Jésus sur sa croix de pierre, lire le signe qui se dessine sous ses bras. 2 - Au pied des lettres de l’une des deux fameuses, “l’Âme” effacée de ces quatre pieux laissera le signe. 3 - Capitale là où Mesnel a signé. 4 - Près du bief, les deux premiers signes sur la croix de Malte, en somme, donnent sa place dans l’Ordre. 5 - Ceux qui ont couché les trois de leur blason, prennent ce signe à cinq. L’ordre établi, les signes conduisent au trésor caché en bout de sac. »

– Voilà un charabia qui doit vous ravir, Holmes.

– Un problème à trois pipes, Watson, mais il me manque quelques éléments que nous trouverons sur le terrain. Le principe est élémentaire. George Sand nous invite à trouver des signes qui formeront un ensemble cohérent. Il y en a cinq et je pense qu’il s’agit de cinq lettres formant un mot qui désignera la cache du trésor. Mais j’ignore encore en quoi il consiste. J’avoue que la traque me passionne bien plus que le gibier...

L’arrivée de notre train à Montluçon mit un terme à cette conversation. Il fallut encore prendre une correspondance jusqu’à Lavaufranche où Fernand Maillaud nous attendait devant la gare au volant d’une automobile De Dion-Bouton. Holmes retrouva son ami avec beaucoup de plaisir. Sur la route de Boussac, ils évoquèrent d’abord leurs souvenirs italiens, mais rapidement le sujet du trésor fut abordé.

– Avec votre aide, Fernand, le problème doit pouvoir se résoudre « en cinq sec »... Vous allez nous éclairer sur la géographie locale et vous nous servirez de guide pour explorer les environs de Boussac. Le trésor, s’il existe, devrait être entre nos mains très bientôt. Reste à savoir si nous ne serons pas déçus, car je n’ai aucune idée de ce qui a été caché et de la valeur que cela représente. Il serait peut-être bon que vous nous donniez quelques détails sur les liens unissant George Sand et Pierre Leroux. 

Fernand Maillaud nous expliqua comment, en 1844, George Sand avait fondé le journal L’Éclaireur de l’Indre. Puis il détailla les raisons de la publication de son roman Jeanne en feuilleton dans Le Constitutionnel. Elle est alors l’amie de Pierre Leroux qui a besoin de fonds pour installer une imprimerie à Boussac afin de diffuser ses idées nouvelles. Le contrat d’édition a permis la réalisation de ce projet. Leroux s’installe alors à Boussac, fait venir sa famille, ses proches, puis des disciples, séduits par ses théories et le mode de vie de la communauté, parmi lesquels Pauline Rolland, une institutrice qui partage, comme George Sand, ses idées égalitaires et communistes. L’auteur signera plusieurs romans, dont Jeanne, où elle popularisera cette doctrine.

– Voilà qui nous laisse entrevoir ce que ces personnes ont pu mettre en lieu sûr et considéraient comme « leur trésor », coupa Holmes. Cette « connaissance » évoquée par le personnage de Jeanne doit symboliser des documents précieux pour les membres de la communauté. Et le message codé par George Sand devait servir de memento aux futurs adeptes pour les retrouver. Mais nous voilà arrivés à Boussac. The game’s afoot, Watson.

Grâce aux renseignements fournis par Fernand Maillaud, Sherlock Holmes trouva rapidement les lieux où George Sand avait laissé des signes qui nous conduisirent à la cache et au trésor. Chers lecteurs, je vous en ferai le récit détaillé dans la seconde partie de mon compte rendu. Holmes a choisi de mettre le trésor de Jeanne dans un lieu plus sûr pour sa conservation, mais la cachette est toujours là. Si vous avez le loisir de visiter la région de Boussac, je vous invite à refaire l’enquête menée par mon ami. Comme il aime à le dire, elle est assez... élémentaire ! A elle seule, elle constitue un trésor : la connaissance du Pays de Boussac.

Quelques informations... élémentaires !

Boussac - Boussac tire son nom du latin Bociacus/Bociacum (« le domaine de Bocius ») et deviendra tour à tour Bociaco (1095), Bocac (1104), Botzac (1150). Sous le régime féodal, la cité relevait du duché de Berry, et était alors entourée de hautes murailles et défendue par un château fort construit au Xe siècle sur un rocher presque inaccessible. De sa tour centrale, on découvre les deux collines du mont Barlot et de Toulx-Sainte-Croix, tandis qu’au pied coule, dans un ravin profond et accidenté, un bras sinueux de la petite Creuse. Son affluent, le Béroux, alimente un moulin banal sur le mur duquel on peut voir une croix rappelant la proximité de la Commanderie de Lavaufranche.

 

Boussac-Bourg - Boussac-Bourg, dont le nom ancien était Boussac-les-églises, possède deux églises anciennes presque accolées, d’où leur surnom d’églises jumelles : l’église d’un prieuré supprimé au XVIe siècle (La Mazère au Prieur) et l’église paroissiale, dédiée à saint Martin. De l’église Notre Dame (ou du Prieuré), des XIe et XIIe siècles, il ne reste que le chœur et le clocher. Dans l’église paroissiale Saint-Martin, on remarque deux poutres qui traversent le « cul de four », de part en part, au niveau de la corniche et sur lesquelles on peut lire l’inscription « Tramble  Pecheur a l’approche de ce lieu ou doit briller la justice de dieu » sur l’une, et la suivante sur l’autre : « O Pecheur qui passes consideres les tourmens du sauveur ou l’ont reduit vos peches 1771.» Ces inscriptions étaient primitivement peintes en noir sur fond vert. Puis les poutres ont été recouvertes d’une couche gris bleu encore visible aujourd’hui. à noter : quatre statues en bois polychrome du XVIIIe siècle, de saint Louis, saint Martin, saint Europe et saint Antoine, ont été volées en 1978. 

 

Les croix de chemins - De tout temps, l’homme a élevé des pierres pour marquer le souvenir de son passage, pour indiquer un chemin, ou pour signaler sa présence dans des lieux significatifs. Depuis le Moyen Âge, les chrétiens ont implanté des croix sur les routes et les carrefours fréquentés. Elles veillaient sur les allées et venues des villageois qui les regardaient en emmenant leurs bêtes au pâturage, en allant labourer la terre ou en rapportant la moisson. Les plus complexes offrent les quatre mystères de la foi à la méditation : la création (la source de vie de l’univers), l’incarnation (la naissance de Jésus), la passion (la souffrance et la mort) et la résurrection (la victoire de dieu sur la mort). Le mystère ne désigne pas tant un secret inaccessible à l’intelligence humaine, mais quelque chose qui appartient au domaine de dieu et à son amour. La région de Boussac compte plusieurs croix de chemins, dont deux à Clugnat (Ligondeix et Le Bartheix), et deux à Saint-Pierre-le-Bost (devant l’église et devant le cimetière).

 

Toulx-Sainte-Croix - Toulx-Sainte-Croix fut un important village gaulois, puis devint gallo-romain. Son nom varia successivement en Tullum (la hauteur), Prior de Tol, Ecclesia Sancti Martialis de Castello Tulli, Prior de Tullo, Prieuré de Saint-Marcial de Toulx, Toull, Thoulx et Thoux-Sainte-Croix. L’église, dont le patron était saint Martial, était alors consacrée à la Sainte-Croix. Elle est curieusement amputée de son clocher après l’effondrement des trois premières travées (vers 1657-1660). Deux lions en granit sont flanqués à l’entrée de l’église et un autre près du clocher. Tous les jours, on leur donne « des coups de sabots », si l’on en croît Jeanne, car ils auraient été taillés par l’envahisseur « pour humilier le pays ». à la base Sud du clocher (vers la route), si vous ouvrez l’œil, vous découvrirez un personnage allongé. Il s’agirait du dieu Mercure... 

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