Après la plateforme de streaming Salto, c'est la chaîne Paris Première qui proposera au public français de découvrir la récente série télé russe holmésienne. Après la diffusion des quatre premiers épisodes le 18 février, ce sont les quatre derniers qui seront au programme le 25 février prochain.
"Sherlock Holmes, depuis Londres jusqu'à Saint Pétersbourg, est à la poursuite de Jack l’Éventreur. Le renommé détective va être entraîné dans une série d'enquêtes qui vont l'amener à rencontrer le Tsar avec l’aide de nouveaux personnages, le Dr Kartsev et Sofia."
Que vaut la série Les Chroniques de Sherlock ?
Par Nathalie Chuc - Publié le 18/02/2022 sur le site tvmag.lefigaro.fr (lien).
CRITIQUE - La chaîne du groupe M6 propose une énième série dont le détective est le héros. Notre critique éclairée par le décryptage de Thierry Saint-Joanis, président fondateur de la Société Sherlock Holmes de France .
Les Chroniques de Sherlock est une série russe de huit épisodes, créée en 2020, inédite sur Paris Première et proposée depuis la rentrée sur la plateforme Salto. La série en costumes d’époque se compose de quatre intrigues de deux volets de 52 minutes chacune. Les histoires sont «originales», comprenez qu’elles n’ont pas été adaptées de l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle mais les références y sont, bien entendu, multiples.
Le célèbre détective vit ses aventures non pas à Londres mais à Saint-Pétersbourg, en Russie. Dans les deux premiers épisodes, Sherlock Holmes est sur «la piste sanglante» de Jack l’Éventreur, le tueur en série de Whitechapel, qui, dans cette histoire, fuit la capitale londonienne pour se réfugier en Russie, après avoir failli être neutralisé par le détective. Dans la série, Holmes maîtrise la langue de Dostoïevski et il n’est pas accompagné par son ami le docteur Watson qui se trouve entre la vie et la mort, à Londres.
Un univers sanglant assumé et des personnages caricaturaux
Autant prévenir le téléspectateur tout de suite, Les Chroniques de Sherlock joue - en tout cas pour la première double intrigue - la carte du thriller d’épouvante (immense couteau de boucher et cœurs arrachés) avec des scènes dignes d’un film de la Hammer mâtinées de séquences de combats musclés. C’est d’ailleurs totalement assumé. La série prend le parti pris d’un univers sanglant, assez simpliste, même si l’ensemble rend hommage aux capacités de déduction de Holmes. Ce dernier se meut ou réfléchit avec de la musique industrielle ou du hip-hop (! ) en guise de bande-son totalement anachronique. C’est déroutant au premier abord mais pourquoi pas.
Le plus gênant reste que les personnages, Holmes compris, sont caricaturaux. Le locataire du 221b Baker Street est incarné par Maksim Matveyev (Agent Provocateur), un acteur russe charismatique, aux traits réguliers, qui tente quelques mimiques empruntées à l’inimitable Benedict Cumberbatch dans Sherlock avec son fameux sourire crispé et forcé. Nul ne sait pourquoi, le consultant de Scotland Yard a souvent les yeux écarquillés comme un chat perdu mais cela finirait presque, étrangement, par le rendre attachant.
Dans les romans de Conan Doyle, Holmes ne croise jamais la route de Jack l'Eventreur (qui a réellement existé). Leur rencontre a cependant enflammé l’imagination de nombreux auteurs de nouvelles et bandes dessinées. Il existe même des jeux de société sur ce thème. Trois films ont aussi fait s’affronter les deux protagonistes dont A Study in terror (Sherlock Holmes contre Jack l’Éventreur, 1965, avec John Neville) mais jamais une série! C’est donc une première.
Les Russes et leur amour pour Sherlock Holmes
Justement, à cette occasion, nous avons demandé son avis à Thierry Saint-Joanis. Le journaliste et président fondateur de la Société Sherlock Holmes de France (SSHF) a vu tous les épisodes de la série pour s’en faire une idée. Que pense-t-il de cette sanglante fantaisie holmésienne? «Ne vous fiez pas à la première affaire où le sang coule à flots, prévient-il. La suite a d’autres qualités et vous risquez d’y prendre goût. Dans la deuxième intrigue (“La Vengeance du Kélé”, NDLR), de nombreuses références à des aventures du vrai Sherlock Holmes sont éparpillées sur la scène de crime d’un mystère en chambre close. Les deux dernières enquêtes se libèrent de l’influence holmésienne et sont sans doute les meilleures».
« Une série russe holmésienne aujourd’hui, c’est élémentaire. Mais celle-ci est à prendre au second degré ! » - Thierry Saint-Joanis
Le président fondateur de la Société Sherlock Holmes de France a, nul doute, vu toutes les adaptations de l’œuvre d’Arthur Conan Doyle dignes de ce nom, notamment celles de la Russie. «Les Russes nous avaient habitués à plus de rigueur - et de lenteur - dans leurs adaptations des aventures de Sherlock Holmes. Et on a eu droit à du sérieux. En 2006, la reine Élizabeth II a même décoré de l’Ordre de l’Empire britannique le comédien russe Vasily Livanov, pour son interprétation de Sherlock Holmes dans, la plus fameuse, série de téléfilms russe, Les Aventures de Sherlock Holmes et du docteur Watson, diffusée entre 1979 et 1986. Une statue de Holmes avec Watson, figurant Livanov dans son costume du détective, est d’ailleurs visible à Moscou depuis 2007. Les Russes aiment Sherlock Holmes depuis sa création et le régime soviétique en aurait même encouragé la lecture. Alors une série russe holmésienne aujourd’hui, c’est élémentaire. Mais celle-ci est à prendre au second degré. Ce “Sherlock en Russie” présente les aventures d’“un Britannique d’un comique irrésistible”, selon la formule moqueuse de l’inspecteur Lavr Trudniy, le Lestrade de la police tsariste. Tout est dit!»
Il faut bien l’avouer, l’acteur Maksim Matveyev campe un bien curieux Sherlock Holmes tant au niveau du comportement que du look. Cela n’a, bien entendu, pas échappé à Thierry Saint-Joanis qui remarque même que le détective porte «un haut-de-forme style 1820 déjà vintage en 1888»! «Et ne parlons pas de sa coiffure ni de sa barbe savamment négligée, poursuit-il. Avec son manteau cintré, il a sa place à la prochaine Fashion Week de Moscou. «Pas canonique», comme disent les holmésiens».
Une série chinoise holmésienne qui gagne à être connue
Pour finir, Thierry Saint-Joanis recommande d’ailleurs une série chinoise holmésienne qui gagnerait à être connue: Detective L (Shen Tan, 2019, une saison 1 de 24 épisodes, NDLR). «La belle Qin Xiao Man, fraîchement diplômée de l’école de police, prend ses fonctions dans un service qui fait appel aux talents de déduction d’un détective conseil (Luo Fei) qui est aussi fort - et atypique - que Sherlock Holmes, raconte Saint-Joanis. La série chinoise surfe sur la vague de la série Sherlock de la BBC et des films de Guy Ritchie avec Robert Downey Jr. et Jude Law. La musique du générique chinois est d’ailleurs un savant mélange de celle de ces deux productions occidentales. Une copie, mais pas pâle du tout. Parfait pour ceux qui n’en peuvent plus d’attendre un retour de Benedict Cumberbatch à Baker Street. Le public français pourrait même être sensible à ces aventures se déroulant à Shanghai dans les années 1930, puisqu’elles ont lieu dans la concession française où tous les policiers portent nos uniformes et où les façades des bâtiments publics sont frappées aux initiales de la République française».
Voilà qui aiguise ma curiosité… envers le Sherlock russe mais aussi envers le détective chinois ! De quoi occuper plusieurs week-end ;)
bonjour à toutes et à tous .
je viens faire un aveux , je n'ai pas encore regardé ces épisodes .
je comptais le faire mais pas encore eu l'Energie de m'y lancer .
vu que personne n'est venu laisser un commentaire je ne sais
si beaucoup l'ont vu et timides comme moi ont du mal à donner
un avis ou si l'audimat du club pour cette série est bas .
bons mystère à toutes et à tous ( oui il ne faut pas trop encourager les meurtres)
Prochaines diffusions TV : Les chroniques de Sherlock
Saison 1 : Episode 1/8 - Jack l'éventreur à Saint-Pétersbourg
Vendredi 18 février 2022 à 21h00 sur PARIS PREMIERE
Saison 1 : Episode 2/8 - Jack l'éventreur à Saint-Pétersbourg
Vendredi 18 février 2022 à 22h00 sur PARIS PREMIERE
Saison 1 : Episode 3/8 - La vengeance du Kélé
Vendredi 18 février 2022 à 23h00 sur PARIS PREMIERE
Saison 1 : Episode 4/8 - La vengeance du Kélé
Samedi 19 février 2022 à 00h05 sur PARIS PREMIERE
Saison 1 : Episode 5/8 - Le diable boiteux
Vendredi 25 février 2022 à 21h00 sur PARIS PREMIERE
Saison 1 : Episode 6/8 - Le diable boiteux
Vendredi 25 février 2022 à 22h00 sur PARIS PREMIERE
On est loin du Sherlock Holmes de Conan Doyle, mais, finalement, c'est une série intéressante. Un avis détaillé bientôt...
il faut tout voir mais le premier épisode ne m'a pas
fait frémir de bonheur . je vais comme toujours lui laisser une chance
de me conquérir .