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Photo du rédacteurThierry Saint-Joanis

Winter Palace, la série TV où Conan Doyle fait du ski


Henry Pettigrew joue Conan Doyle.

"Winter Palace", une série suisse, en 8 épisodes, produite en collaboration avec Netflix où elle sera visible à partir du 13 février prochain. Sir Arthur Conan Doyle y apparait, interprété par le comédien Henry Pettigrew. Nul doute qu'il y fera du ski, un sport dont il fut un des pionniers en Suisse.

Cette série raconte les débuts de l'hôtellerie de luxe dans les Alpes suisses à la fin du XIXe siècle. On suit André Morel, un hôtelier et entrepreneur «un peu dingue», qui va ouvrir ce premier «Winter Palace», grâce au financement d'un lord anglais. L'ouverture de palaces en hiver a été rendue possible grâce à l'arrivée de l'électricité.

«L'histoire de l'hôtellerie, c'est une des épopées les plus intéressantes que l'on peut raconter sur la Suisse de la fin du XIXe et du début du XXe siècle», poursuit Pierre Monnard. Pour le personnage d'André Morel, la série s'est inspirée de César Ritz, «un pionnier, qui allait à l'encontre des idées reçues de son époque.»








À la découverte de Winter Palace, une série RTS en collaboration avec Netflix qui promet de ravir l’ensemble du public.

Avec Winter Palace, nous plongeons dans le passé, en 1899, à une époque où le tourisme hivernal n’existait pas encore. Inspirée de faits réels, la série raconte l’histoire d’un jeune hôtelier suisse au cœur des Alpes. Patrick Suhner, producteur éditorial à l’unité Fiction de la RTS, raconte que « cette histoire fictionnelle s’intéresse aux débuts du tourisme alpin en Suisse et à l’implication de l’aristocratie anglaise dans ce développement ». Développée depuis 2018 par la RTS et Point Prod, cette œuvre explore également des thématiques aussi variées que la lutte des classes, l’émancipation des genres et les relations internationales, tout en restant divertissante et parfois humoristique.


Des défis météorologiques au programme d’un tournage itinérant

Le tournage, démarré le 10 octobre 2023, a duré dix-huit semaines et s’est principalement déroulé dans des lieux historiques emblématiques, tels que le Caux Palace et l’Hôtel Righi vaudois, tous deux situés sur les hauts de Montreux, ou encore l’hospice du Simplon, logé à près de 2’000 mètres d’altitude près du col du même nom. Ce dernier a été retravaillé au moyen d’effets spéciaux afin de représenter l’extérieur de l’hôtel situé au cœur de l’intrigue. L’équipe a également investi le village fictif de Champaz, situé en réalité à Fäld, petit hameau niché dans le district de Conches, au cœur du Binntal valaisan. Ce lieu préservé évoque parfaitement l’atmosphère d’un village alpin du 19ᵉ siècle. Le choix de ces décors n’a cependant pas été sans défis. « Ce qui est marquant, c’est que nous avons failli manquer de neige au Simplon en janvier, ce qui aurait été un comble pour une série sur le tourisme hivernal. Heureusement, la nature a coopéré à temps ! », raconte Patrick Suhner avec humour. Outre les conditions météorologiques, l’équipe a dû jongler avec les contraintes liées à la préservation des sites historiques, tout en recréant une ambiance immersive et authentique.


Une équipe pluridisciplinaire et multiculturelle

La série Winter Palace s’appuie sur une riche équipe de talents issus d’horizons variés, reflétant l’ancrage local allié à la portée internationale de cette série unique. Evelyne Lüthi-Graf, historienne et archiviste suisse spécialisée dans l’hôtellerie, a été engagée comme consultante afin d’apporter une expertise précieuse permettant d’ancrer l’intrigue dans une reconstitution fidèle de l’époque. Du côté de l’écriture, la Britannique Lindsay Shapero, scénariste et productrice exécutive lauréate d’un Emmy Award, a été rejointe par la scénariste genevoise Stéphane Mitchell, qui a coécrit les épisodes 4 à 8, renforçant ainsi la profondeur narrative de la série. À la réalisation, Pierre Monnard, qui a notamment réalisé le film Les enfants du Platzspitz et la série RTS Hors saison, a su insuffler une vision cinématographique immersive, mettant en valeur à la fois les paysages alpins et les tensions sociales de l’époque. Côté production, les équipes du studio indépendant Oble ont prêté main forte à la RTS. Enfin, Déborah Helle, coordinatrice d’intimité, a assuré un cadre professionnel et respectueux pour les scènes impliquant des contacts physiques, chorégraphiant avec minutie ces moments sensibles. Cette diversité de compétences a permis de donner vie à une série authentique et captivante, à l’image des ambitions de Winter Palace.


Une collaboration fructueuse avec Netflix

La série a vu le jour grâce à une collaboration étroite avec Netflix, axée sur les aspects de diffusion. Ce partenariat s’est révélé être une clé déterminante pour son rayonnement à l’international. Patrick Suhner explique : « Ce qui a séduit Netflix, c’est la double dimension de la série : elle est à la fois profondément ancrée localement, avec une histoire très suisse, et naturellement tournée vers l’international, grâce à ses personnages venus de divers horizons. » À noter que Netflix n’a que très peu influencé l’écriture ou le ton général. Patrick Suhner souligne : « Nous avions déjà plus de six épisodes écrits et dialogués lorsque Netflix a rejoint le projet. Ils ont proposé des ajustements, mais globalement, la direction que nous avions prise a été très appréciée. » Le pré-achat effectué par Netflix assure une couverture à grande échelle. La plateforme, pour qui Winter Palace est une occasion de faire découvrir à son public un pan peu connu de l’histoire touristique suisse tout en s’inscrivant dans une dynamique supra-régionale, lancera la série le 13 février 2025 dans les principaux pays européens (Suisse, Allemagne, France, Italie, Autriche et Espagne). Oble s’occupera des ventes dans les autres territoires.


Un casting international pour une série bilingue

En raison du contexte multiculturel de la série, le casting réunit plusieurs nationalités : le Suisse Cyril Metzger, qui campe le premier rôle en incarnant l’hôtelier avant-gardiste André Morel (personnage directement inspiré de César Ritz – l’un des pionniers de l’hôtellerie de luxe en Suisse), est originaire de La Gruyère. Il donne notamment la réplique à l’actrice franco-américaine Manon Clavel, qui incarne Rose Morel, l’épouse du héros principal, ainsi qu’au Britannique Clive Standen, qui interprète Lance Raney. Simon Ludders, connu pour son rôle dans Young Dracula de la BBC, incarne Lord Fairfax, tandis que l’actrice franco-luxembourgeoise Astrid Roos et le Britannique Henry Pettigrew interprètent respectivement Lady Isobel et Sir Conan Doyle. Les actrices et acteurs suisses, dont Alix Henzelin, Antoine Basler et Roland Vouilloz, enrichissent cette distribution, apportant encore davantage d’authenticité locale. La série, d’abord écrite en anglais, a ensuite été traduite. Le public aura donc le choix entre une version originale bilingue français/anglais ou une version doublée, entièrement en français.


Une diffusion exclusivement helvétique d’abord, avant de s’exporter au-delà de nos frontières

Les deux premiers épisodes de la série ont été diffusés en avant-première au Geneva International Film Festival (GIFF) le 2 novembre dernier. Diffusée ensuite sur RTS 1 et l’application Play RTS dès le 26 décembre prochain, Winter Palace vise à conquérir un large public à une période festive, idéale pour rassembler toutes les générations autour de ce scénario historique. La série, programmée sur quatre soirs, sera diffusée à raison de deux volets par soirée, permettant une immersion complète dans cet univers alpin, et en intégralité sur Play RTS dès la fin de la première soirée. Après une période d’exclusivité helvétique de sept semaines conservée par la SSR, Netflix prendra le relais. « Nous comptons sur Netflix pour porter cette histoire unique au-delà des frontières suisses », espère Patrick Suhner.


Winter Palace en quelques chiffres

Winter Palace s’est distinguée par son budget ambitieux, avec un financement de sept millions de francs investis par la SSR. Ce montant dépasse celui habituellement alloué par le service public aux productions suisses (qui est généralement d’environ quatre millions), le budget moyen d’une série romande étant situé entre cinq et six millions de francs. La série comprend huit épisodes de 45 minutes chacun, soit une production plus longue que les séries généralement produites par la RTS. Afin de proposer une reconstitution la plus fidèle possible de cette époque singulière, environ 6’000 costumes ont été créés, reflétant l’authenticité de l’ère décrite. En outre, plus de 100 figurantes et figurants ont participé à ce projet ambitieux, ajoutant à la richesse visuelle de la série et contribuant à l’immersion dans l’univers du 19ᵉ siècle.

Par Manon Céleste Mariller

Paru dans le magazine Médiatic 229 (décembre 2024)

Crédit photos : RTS © Laurent Bleuze





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1 Comment


Toujours intéressant de voir une nouvelle série, le sujet semble original !

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